Une volonté politique
très improbable…
Lors de sa dernière séance, du 30 juin 2011 le conseil
d’agglomération a décidé le transfert des bibliothèques de la ville au Grand
Dole, par une très courte majorité (66 votes favorables sur 97 délégués, alors
que la majorité requise était de 65 voix !)
L’absence de l’adjoint à la culture, directement concerné
par ce transfert, a été particulièrement remarquée.
Son éclairage était pourtant essentiel pour ce débat.
Mais, cette décision s’est peut-être prise « à l’insu
de son plein gré » puisque la commission des affaires culturelles, n’a
jamais été saisie préalablement au vote du Grand Dole !
C’est peu de dire que le débat a été escamoté.
La très grande majorité des agents des médiathèques afin de
faire entendre leurs interrogations auxquelles aucune réponse n’était apportée,
ont du se mettre en grève. Cela n’était jamais arrivé.
On est à la limite du coup franc républicain.
Dépenser
d’abord…réfléchir ensuite
Il y a deux ans le Grand Dole a commandé une étude de
30 000 euros afin de connaître les modalités de transfert des
bibliothèques à l’agglomération. Faut-il le rappeler lorsque une étude est
payée 30 000 euros par le Grand Dole, ce sont les dolois par leurs impôts
qui en payent 50% !
On pouvait penser qu’à ce prix là, les résultats de cette
étude donneraient des hypothèses suffisamment précises pour être rendues
opérationnelles et exploitables au plus vite par un personnel des bibliothèques,
compétent mais aujourd’hui souvent désemparé. Il n’en est rien. 30 000
euros dépensés en pure perte.
Comme une dépense malencontreuse ne suffit pas, le Président
Claude Chalon persiste et signe dans la dilapidation de l’argent public. Il a
proposé de recruter trois postes complémentaires pour l’instant (75 000
euros annuels…donc la moitié payée par les dolois) plus trois autres postes par
la suite, avec pour objectif de concevoir la mise en réseau des bibliothèques
du Grand Dole notamment celles d’Authume, de Tavaux, de Foucherans et
évidemment de Dole. On dépense d’abord et on pense ensuite.
On pourra s’étonner également qu’au moment où la ville de
Dole transfert un important volet de sa politique culturelle, elle ait décidé
de recruter non seulement une directrice des cultures mais également un
médiateur culturel. On ne recule devant rien avec l’argent du contribuable.
Un transfert sans
projet
Personne ne peut contester la pertinence d’une prise de
compétence par le Grand Dole d’une partie des établissements culturels de la
ville-centre, mais il est irresponsable de réaliser ce transfert de compétence
sans projet au niveau de l’agglomération…
Le seul pseudo-projet consiste à étendre à toute
l’agglomération les services déjà rendus aux dolois par le personnel de la
médiathèque (numérisation du catalogue et son accès à internet, portage à
domicile, acquisitions d’un fonds de nouveautés…) .
La seule question qui vaille, lorsqu’une collectivité organise
un transfert, est de savoir ce qu’il va apporter très concrètement en plus à sa
population et à ses propres administrés.
En l’espèce, ce transfert promet aux habitants des communes
périphériques à la ville de Dole des services nouveaux, sans aucune
contrepartie pour les Dolois, si ce ne sont des coûts supplémentaires qu’ils
devront supporter à travers la fiscalité intercommunale.
La ville centre, dans ce processus de transfert, doit avoir
un rôle moteur et ne doit pas subir comme c’est aujourd’hui le cas.
Il ne s’agit ni plus
ni moins que d’un hold up culturel pour assouvir les ambitions de l’un et
masquer l’incapacité de l’autre.
Les élus de l’opposition